Aujourd’hui, comme chaque année, la municipalité de Chantraine se rassemble ici, au bas de la rue Jules Ferry, afin de commémorer l’anniversaire de la Libération de notre ville.
L’été 1944 fut celui de l’espoir retrouvé.
Le 6 juin, 160 000 soldats venus du monde entier ont débarqué en Normandie pour chasser l’occupant, abattre le nazisme et rendre la liberté à la France.
Quelques semaines plus tard, le 15 août, 260 000 combattants de la 1ʳᵉ Armée française d’Afrique du Nord les rejoignaient en Provence.
Mais avant l’arrivée des libérateurs, la guerre a durement frappé notre région.
Souvenons-nous des bombardements alliés des 11 et 23 mai 1944 sur l’agglomération spinalienne, qui détruisirent la caserne de Courcy . Ils coûtèrent la vie à plus de 500 prisonniers indiens, népalais et pakistanais, morts pour la France.
Souvenons-nous aussi des représailles, des exécutions perpétrés par l’occupant en réponse aux actes de résistance. La déroute de l’armée allemande a commencé.
Le 25 août, le général Leclerc recevait la capitulation des troupes d’occupation à Paris. De Gaulle, chef de la France libre, descendait triomphalement les Champs-Élysées.
Mais dans les Vosges, la bataille ne faisait que commencer.
Les troupes allemandes, réorganisées derrière les défenses naturelles de notre massif, opposaient une résistance farouche à l’avance alliée. La grande bataille de chars du 12 au 15 septembre 1944, à DOMPAIRE, illustre cette lutte acharnée : malgré leur infériorité numérique, les soldats de la 2ᵉ Division blindée remportèrent la victoire, ouvrant la route vers EPINAL.
À Chantraine, l’attente fut longue et angoissante. La population dut subir destructions, réquisitions et la construction forcée de barrages et de tranchées antichars pour retarder l’entrée de l’armée Américaine.
Mais l’espoir grandissait : la libération approchait.
Le 21 septembre, les premiers chars alliés apparurent route de Bains. Le lendemain, les FFI hissaient le drapeau tricolore à la mairie.
Néanmoins les combats continuaient :
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rue Jules Ferry, un véhicule américain sauta sur une mine.
- Le sergent Rockfeller et le soldat Stephan perdirent la vie. Ils étaient venus combattre pour notre liberté. Ils sont morts pour la France
Le 23 septembre 1944, Chantraine était enfin libre.
Le lendemain, 24 septembre 1944, Epinal était libérée
Deux mois plus tard, le 23 novembre 1944 Strasbourg retrouve sa liberté et Colmar attendra le 3 février 1945 pour chasser les allemands de leur ville.
L’Allemagne a perdu la guerre
Nous devons garder vivant le souvenir du courage de ces soldats, de l’engagement des résistants, et du sacrifice des populations civiles. Leur combat pour la liberté nous oblige. Nous leur devons le respect, la gratitude et la fidélité de notre mémoire.
Nous devons aussi rester vigilants.
Hélas, l’actualité nous rappelle que la paix n’est jamais acquise. Les conflits en cours, et en particulier la guerre en Ukraine, montrent que l’histoire peut se répéter et que les souffrances engendrées par la guerre demeurent d’une tragique actualité.
En ce jour anniversaire, j’associe à notre hommage les deux maires de Chantraine durant la guerre, Joseph Colin et Gaston Maure, leurs conseillers municipaux, ainsi que toutes les Chantrainoises et tous les Chantrainois qui ont vécu, dans l’angoisse et la peur, ces années sombres jusqu’à l’aube de la libération.
Ayons enfin une pensée particulière pour les deux soldats américains, Rockfeller et Stephan, tombés ici-même, et pour tous ceux qui ont donné leur vie pour que nous puissions vivre libres.
Je vous remercie une nouvelle fois de votre présence et de votre fidélité à cette commémoration.
Marc BARBAUX, Maire